- Notre problème avec l’interdit
- L’éthique en photographie
- Comment adopter une démarche éthique?
Notre problème avec l’interdit
Depuis que l’homme est homme il a cherché à résoudre la question de l’interdit. C’est vrai d’un point de vue historique. C’est aussi vrai à l’échelle d’une vie.
En effet, un enfant grandit et rapidement il cherche quelles sont les limites. Il va donc provoquer les parents pour voir jusqu’où il peut aller. Il y a ensuite, vers l’adolescence, une certaine fascination pour l’interdit.
Braver l’interdit semble être encré dans nos gènes. Depuis toujours. Nous sommes fascinés par les rebelles et ceux qui bravent l’autorité.
Sauf que voilà, dans la vraie vie c’est différent. Faire des choses interdites est au mieux illégitime, au pire ça tombe sous le coup de la loi.
Autre problème, on peut se dire que pour prendre des bonnes photos il faut nécessairement braver l’interdit. Par exemple, une belle photo de rue nécessite souvent de prendre une image « à la volée », sans le consentement explicite des sujets.
On peut prendre le cas de l’urbex, où pour obtenir de magnifiques images de lieux abandonnés il faut souvent braver quelques clôtures et défenses d’entrer.
Comment fixer la limite à notre pratique? Comment savoir si on franchit le rubicon? Il faut pour ça avoir conscience de la notion d’éthique.
L’éthique en photographie
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Je ne suis pas diplômé en droit, je vais donc me garder de conseils juridiques sur les interdits et autorisations en photographie. Si c’est la question du droit qui vous intéresse, je vous recommande la chaîne Youtube de Joëlle Verbrugge, spécialisée dans ces questions.
On va ici parler de la limite éthique pour faire une photo. C’est la clé pour être bien avec vos propres créations. Il est nécessaire de vous fonder une éthique.
Par exemple si vous réalisez des portraits de rue. De magnifiques portraits sont réalisés avec des personnes sans domicile fixe. Si vous décidez qu’il n’y a pas de mal à prendre des personnes en détresse sociale en photo, vous pouvez y aller.
En revanche, vous pouvez fonder une éthique qui fera que, au minimum, vous allez parler avec la personne avant de la prendre en photo. Bien entendu je suis en accord avec cette façon de procéder.
Même question avec une photo d’urbex.
On a abordé dans cet article la photo ci-dessus prise au sanatorium d’Aincourt, haut lien de la pratique urbex en France. Comme j’ai précisé plus haut je ne vais pas évoquer la légalité ou pas, mais l’aspect éthique.
Je ne pense pas avoir manqué à mon éthique en réalisant cette image. Certes le lieu n’est pas à proprement parler « ouvert au public », cependant je n’ai rien dégradé. Je n’ai pas profité d’un bien destiné à une autre personne, je n’ai pas empêché autrui de bénéficier d’un accès à sa propriété.
Comment adopter une démarche éthique?
L’éthique peut être définie par ce qui heurte ou pas la conscience. Pour reprendre l’exemple de l’urbex, aller à un endroit désert sans nuire à autrui et sans violer un domicile ne heurte pas ma conscience. Je peux donc considérer que cette pratique est éthique.
La première chose à faire est déjà de se poser des questions. En effet si vous êtes insensibles à toutes les causes, difficile de développer une éthique.
Il est bon de vous renseigner un minimum sur le droit en fonction du genre de photo que vous pratiquez. En effet ça vous donne des bornes légales, c’est toujours bien d’être au courant.
C’est basique mais vous pouvez vous demander : que n’aimeriez-vous pas qu’on vous fasse? En effet, si vous n’aimez pas qu’on entre chez vous sans prévenir, ne le faites pas chez les autres.
Si vous n’aimez pas être pris en photo par surprise, ne le faites pas aux autres. C’est aussi simple que ça. Avec ces questions en tête, vous ne risquez pas de heurter votre conscience, en bref, vous respecterez l’éthique que vous vous fixez.
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